Laboratoire pédagogique du Greta du Velay

Laboratoire pédagogique du Greta du Velay

Inflow

Temps de lecture estimé à 4 min. 15 sec.
Prendre en compte l’apprentissage informel pour optimiser la gestion des ressources humaines en entreprise

L’apprentissage peut se définir comme le fait d’acquérir, intentionnellement ou non, de nouveaux savoirs et/ou savoir-faire soit pour s’adapter à une situation professionnelle (ou non professionnelle), soit pour s’enrichir sur un plan personnel. L’apprentissage est donc permanent et ne s’effectue pas uniquement dans un cadre structuré, dans un lieu adapté à cet effet.

Apprentissage formel, non formel et informel : plusieurs modes d’accès aux compétences.

En fonction de plusieurs critères, notamment le lieu d’acquisition et le niveau de reconnaissance, on distingue trois formes d’apprentissage : l’apprentissage formel, non formel et informel.

L’apprentissage formel

L’apprentissage formel réfère aux apprentissages effectués dans un organisme de formation ou un établissement d’enseignement à partir d’objectifs clairement définis. Il permet d’accéder à une reconnaissance officielle des acquis via la remise d’un diplôme, titre, certificat ou autre.

L’apprentissage non formel

L’apprentissage non formel renvoie à un apprentissage, qui n'est pas dispensé par un établissement d'enseignement ou de formation. Cependant, tout comme l’apprentissage formel, il est structuré en terme d'objectifs, de temps ou de ressources. Il est intentionnel, c’est-à-dire que l’apprenant a conscience d’améliorer ses compétences. Mais, les acquis, issus de cet apprentissage, ne sont pas officiellement reconnus.

L’apprentissage informel

L’apprentissage informel s’effectue généralement dans les activités de la vie quotidienne liées au travail, à la famille ou aux loisirs. Contrairement aux deux précédents, il n'est pas structuré en terme d’objectifs, de temps ou de ressources. Il possède fréquemment un caractère non intentionnel : le but de l’action n’est pas l’apprentissage et dès lors, l’apprenant n’a pas nécessairement conscience d’avoir acquis de nouvelles compétences.

L’amalgame entre non formel et informel

Le terme « informel » est parfois utilisé pour désigner tout apprentissage acquis hors système de formation ou d’enseignement. Avec cette signification, la notion d’informel renvoie, si l’on se réfère aux définitions précédentes, à la fois à l’apprentissage informel et à l’apprentissage non formel, et s’oppose par conséquent à l’apprentissage formel.

La reconnaissance des apprentissages, via une homologation des acquis

Si la définition des apprentissages formels met clairement en avant une reconnaissance officielle des acquis par le biais de remise de diplôme, titre, certificat ou autre (suite à une évaluation), il n’en va pas de même pour les apprentissages informels. Toutefois, depuis quelques années, certains États de l’Union Européenne reconnaissent, via diverses initiatives (ex. : les NVQs[1] au Royaume-Uni, la VAP[2], puis la VAE[3] en France…), l’influence des apprentissages informels sur le développement des compétences. Autrement dit, ils admettent qu’en dehors de tout système d’enseignement, l’individu est susceptible d’acquérir de nouvelles compétences et qu’en conséquence, son niveau de compétence réel est généralement supérieur à son niveau de compétence officiel. Les diverses initiatives visent alors à « rééquilibrer la balance », à certifier ces compétences acquises indépendamment de toute formation. Cependant, ces États proposent rarement des outils favorisant l’identification des apprentissages informels. Les institutions chargées de repérer ces acquis se trouvent alors fréquemment démunies et adoptent des stratégies diverses pour atteindre leurs objectifs (observation en entreprise, élaboration de portefeuilles de preuves, mise en situation professionnelle, création de référentiels d’activités…).

INFLOW : une action pour reconnaître et valoriser l’apprentissage informel

En participant à l’action INFLOW (INFormal Learning On the Workplace) le département CRI du Greta du Velay s’inscrit dans cette perspective de détection et de mise en valeur des apprentissages informels en entreprise. INFLOW vise à développer, tester et promouvoir un modèle commun aux différents partenaires européens afin de :

  • repérer si l’organisation de l’entreprise est susceptible de favoriser le développement des apprentissages informels ;
  • identifier les compétences acquises dans un cadre informel au sein des PME du secteur hôtelier et /ou industriel ;
  • permettre à l’ensemble des salariés de l’entreprise de bénéficier des apports de ces apprentissages informels.

Le principal objectif d’INFLOW est donc d’optimiser à moyen terme le fonctionnement de l’entreprise en lui proposant des méthodes (des bonnes pratiques) pour favoriser le développement des compétences sur le lieu de travail et en lui permettant de mieux connaître les savoir faire et savoirs de chacun de ses salariés.

A consulter

Notes

[1] NVQs : National Vocational Qualification, instauré dans les années 80 et délivré pour la première fois en 1988. [2] VAP : Validation des Acquis Professionnels, mise en place en 1985 et élargie en 1992. [3] VAE : Validation des Acquis de l’Expérience, mise en place avec la loi de modernisation sociale du 17 janvier 2002. Pour plus d’information, consultez : http://validation-auvergne.org

Des outils conçus dans ce projet

Différentes études ont montré que l'apprentissage informel permettait d'acquérir jusqu'à 70% des compétences utilisées en situation de travail. Cependant les entreprises ne sont pas toujours conscientes de l'intérêt présenté par l'apprentissage informel. Elles peuvent le valoriser et développer des stratégies pour le renforcer et le...

Le rapport de recherche bibliographique, établi dans le cadre d’Inflow, dresse un état de la situation des recherches sur l’apprentissage informel. Les sources d’informations présentées dans ce rapport sont issues de pays d'Europe et du Canada. Ce rapport est axé sur quatre thématiques :

les différentes formes d’apprentissage (...