Dans le cadre du projet Leonardo Pilote ELF (e-learning facilitators), le Greta du Velay a réalisé une étude sur le rôle du facilitateur dans la formation à distance (e-learning). Pour une complémentarité des approches, 68 facilitateurs de dix pays (France, Canada, Italie, Roumanie, Pologne, Grèce, Bulgarie, Maurice, Royaume-Uni, Danemark) mais aussi 107 apprenants (e-learners) de 13 pays (Bulgarie, Cameroun, Canada, Danemark, France, Grèce, Italie, Japon, Luxembourg, Pologne, Roumanie, Tunisie, Royaume-Uni) ont répondu à un questionnaire en ligne diffusé notamment avec l’appui de Thot et du Café pédagogique. L’analyse des réponses a été complétée par des focus groupes dans cinq pays. L’objectif était de mieux connaître ces facilitateurs, leurs rôles et leur contexte de travail. Quelles sont les compétences mobilisées et comment sont-elles acquises ? Comment sont-elles entretenues et mises à jour ? Comment sont formés les facilitateurs ? Quelle est l’importance de l’apprentissage informel ? Quel est leur parcours professionnel ? Bien que constituant un groupe très hétérogène comme l’illustre la variété des appellations (facilitateur, tuteur, e-tuteur, accompagnateur…), ils sont confrontés aux mêmes problèmes. L’instabilité des technologies utilisées associée à leur faible adaptation aux besoins des apprenants ne les aide pas à assurer pleinement le métier de pédagogue qu’ils voudraient exercer. Peu impliqués dans l’élaboration des dispositifs ni même toujours à celle des contenus, ils essayent de s’adapter à des systèmes instables en déséquilibre permanent. Le rôle de facilitateur étant généralement constitué d’activités nouvelles et supplémentaires, il se construit et se précise in itinere. La diversité des origines professionnelles et des corps d’appartenance de chacun ainsi que le spectre plus ou moins large d’activités et de responsabilités, font qu’il est difficile d’affirmer qu’un nouveau métier est en train de se constituer. C’est cependant sans aucun doute une nouvelle fonction qui requiert des compétences spécifiques et une reconnaissance de leur employeur.